Σελίδες

Τετάρτη 28 Μαρτίου 2012

La Grèce, première victime d'une colonisation européenne

"Si tu décomposes la Grèce, à la fin tu vois qu'il reste une olive, une vigne et un bateau. C'est à dire: ainsi, avec autant tu peux la reconstruire"

Odysséas ELYTIS

Chers concitoyens européens

Je m'adresse à vous et surtout à ceux qui ont visité la Grèce à l'occasion de leurs vacances et qui ont aimé le paysage et la culture hellénique. Je voudrais vous informer des plans catastrophiques que mettent en œuvre l'action concertée des dirigeants de l'Union Européenne, en coopération avec des sociétés multinationales, des investisseurs et leurs alliés politiques à l’intérieur de mon pays.


Tous ces différents acteurs ont conçu dès le début un plan simple afin de pouvoir l’appliquer rapidement, les deux années précédentes : conduire dans un premier temps les citoyens grecs à la faillite et l'appauvrissement en leur imposant des politiques économiques stériles  à  travers des dévoiements dictatoriaux, et maintenant en tant que colonisateurs brutaux, sans scrupules, il s’attaquent à la richesse naturelle et culturelle de mon pays. Sous le prétexte d’un «développement» nécessaire cette amorce est jetée visant à nous persuader qu’un tel «développement» créera des emplois pour les « pauvres Grecs » en  les transformant en travailleurs à bas prix, vers le but d’apporter des revenus provenant principalement des exportations des ressources énergétiques et minérales. Néanmoins, ce qu’ils ne nous communiquent pas est qu’une attaque coordonnée est lancée contre le paysage et la nature hellénique ainsi que contre la qualité de vie des résidents de ce coin unique de l'Europe.

La Grèce est divisée depuis longtemps en parcelles lesquelles sont maintenant vendues jusqu'à concurrence et sans aucune pitié aux investisseurs transnationaux. Parcelles publiques au sein du tissu urbain, forêts, montagnes, plages, îles, tout est sacrifié au nom d’un investissement qui apportera des revenus uniquement en faveur des prêteurs –anciens et nouveaux- du  pays, en satisfaisant surtout les investisseurs privés qui ont saisi cette occasion.
Sans aucun soin pour préserver les particularités de l'environnement naturel hellénique et en violant, dans presque tous les cas, la législation actuelle européenne concernant l'environnement, ils se comportent à notre égard comme il convient à une colonie du Tiers-Monde. Des millions d'hectares du territoire hellénique seront sacrifiés  afin d’y installer des éoliennes géantes et des installations photovoltaïques, pour produire d'électricité qui sera directement exporté en Europe. En outre, de nombreux édifices d’exploitation minière de différents minéraux -des métaux ainsi que des hydrocarbures- seront mis en oeuvre sur notre terre et sur notre mer.

La Grèce est en train de se décomposer. Après l'anéantissement économique, maintenant les rapaces d'Europe sont en train d’arracher sa chair. Et tout cela au nom d’un développement, baptisé « vert » et « durable ».

Chers concitoyens européens,

Parmi vous il y en a certains qui connaissent et admirent le paysage hellénique. Ce paysage, maintenant il est le temps de l’oublier. La Grèce est désormais devenue l'usine de l'Europe. Ceux qui ont lu, appris et aimé la culture, la sculpture, la poésie et la littérature grecques, seront obligés de tout oublier. Les siècles d'art, produites par des Grecs inspirés par le paysage hellénique, ne vont jamais se reproduire. Puisque le paysage hellénique  est devenu la prostituée de nos partenaires européens et leurs investisseurs privés.

Oubliez donc les traditions de la Grèce, que vous aviez tant aimées, les cafés, le raki, les panigyria et les tavernes. Toutes ces manifestations de notre vie sociale  étaient fondées sur notre esprit libre. L'hellénisme, la psyché grecque qui pendant des siècles était en fusion avec les montagnes et le bleu du ciel et de la mer Égée, s’écrase maintenant sous les chenilles du « développement », imposé par l'Europe en faveur de ses diverses intérêts privés.

Malheureusement, ça n’a pas été l'Europe dont nous avons rêvé, honorables concitoyens européens. Je vous appelle une dernière fois à fonder un front commun contre ce changement. Après la Grèce arrive le tour de votre propre maison.

Merci beaucoup.
Yianis MAKRIDAKIS
Les Echos, Τρίτη, 27 Μαρτίου 2012 (La Grèce, première victime d'une colonisation européenne) 

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